Le film de DÉCembre :

Ciné-club d’Aria   Mercredi 10 décembre 2025   Salle Yvette Martinet

De 14h30 à 17h30

​​

Violence et passion

​

Gruppo di famiglia in un interno

Film de  Luchino Visconti (1974)

Avec : Burt Lancaster, Helmuth Berger, Stefano Patrizi, Romolo Valli
Silvana Mangano, Claudia Marsani, Elvira Cortese, Claudia Cardinale
Scénario : Suso Cecchi D’Amico, Enrico Medioli, Luchino Visconti
Photographie : Pasqualino De Santis Montage : Ruggero Mastroianni
Décors : Mario Garbuglia Costumes : Piero Tosi, Yves Saint Laurent
Musique : Franco Mannino et des extraits d’oeuvres de Mozart
Production : Giovanni Bertolucci
VO : anglais ou italien ST français Couleur (Technico) durée 125 minutes

L’avant-dernier film de Visconti (il y aura encore « l’innocent » en 1976) apparaît comme son testament, ne serait-ce que par la présence au cœur du film du « Guépard », Burt Lancaster, qui permit d’ailleurs au film de se faire . Dix ans plus tard, qu’est devenu le Prince Salina? Il est devenu « le Professore », (il ne sera jamais nommé dans le film),un homme sans nom, donc, dont l’âge a creusé les traits.

Qu’est-ce-qu’un testament pour un homme comme Visconti, artiste au sens le plus classique du terme, parce que pétri d’une multitude de contradictions violentes qui sont le moteur de sa création ; il était l’ héritier d’une antique lignée aristocratique, elle-même support de la plus
flamboyante des cultures européennes, et aussi membre du Parti Communiste Italien; il était
homme de théâtre et d’opéra, avant tout, mais aussi l’un des créateurs de la révolution cinématographique et sociale que fut le néo-réalisme; c’était un homosexuel assumé, mais qui célébra mieux que personne la splendeur des femmes dans de somptueux intérieurs et paysages italiens.

 

Au terme de ce film aussi splendide que crépusculaire, on comprend bien que « le professeur » est un autoportrait ( Burt Lancaster en avait parfaitement conscience), autant que le Prince Salina dans «le Guépard »; Encore le Prince Salina est-il conscient qu’« il faut que tout change pour que rien ne change »; le Professeur, lui, ne peut que se poser la question que nous nous posons, ou que nous ne pourrons que nous poser tous : Ai-je réussi ma vie, ai-je vraiment vécu ?